L'économie de l'attention à l'ère du numérique
Une étude publiée ce mois-ci par la Direction générale du Trésor (French Treasury) chiffre à 0,6 points de PIB le coût actuel de l’économie de l’attention en France – et à terme, son coût potentiel, à 2-3 points.
On se rappelle la fameuse phrase de Charlie Monger, bras droit de Warren Buffet : « Show me the incentives, I’ll show you the outcome ».
Alors, si le bien-être de la population n’est pas une raison suffisante pour agir, la perspective d’un impact délétère de ces plateformes sur l’économie peut-elle faire espérer une régulation bien plus stricte ?
Le rapport pointe 3 externalités négatives des réseaux sociaux et plateformes d'IA générative :
1) La dégradation de la santé mentale
2) La perte de temps productif
3) La détérioration des capacités cognitive
Mais peut-on toujours parler d’« externalités négatives » quand la vampirisation de notre temps par ces plateformes et l’invitation à déléguer nos facultés cognitives sont inhérentes à ces services.
En grande partie sous l’effet de l’hyperconnexion, la santé mentale s’est détériorée de manière fulgurante dans la plupart des pays. Son coût pour la santé publique a augmenté de 500% en 24 ans dans un pays comme l’Espagne.
Après à peine 3 ans d’IA générative accessible au grand public, l’externalisation massive de certaines capacités cognitives résulte dans leur perte chez l’humain.
Le temps quotidien passé sur les réseaux sociaux cannibalise celui dédié à d’autres activités plus favorables à notre bien-être, comme dormir, lire, faire du sport ou passer du temps avec des proches.
Si on extrapole les données des 15 dernières années, on peine à croire que ce coût se limite à 3 points de PIB en 2060, même dans un scénario conservateur.
Alors que ce soit pour préserver l’économie ou tout simplement l’humain, ayons le courage de réinventer le bouton OFF.
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