Écrans éducatifs et sciences cognitives : comment la big tech investit l’école

Je recommande vivement le dernier podcast de la cellule d'investigation de Radio France qui met en évidence certaines stratégies de l’industrie technologique pour pousser les pouvoirs publics à un déploiement de plus en plus intense du numérique dans l'éducation.

Elle décrit notamment certaines collusions entre la big tech et les “experts” qui sont amenés à se prononcer sur ces sujets dans les médias ou les commissions publiques.

Une de leur stratégies consiste à minimiser l'évidence concernant les implications délétères du numérique sur des aspects critiques de la vie des mineurs : bien-être psychologique, sommeil, activité physique, apprentissage, etc.

Les études sur lesquelles ils se fondent n’existent souvent pas, ou elles sont financées par la propre industrie en suivant des protocoles douteux. Dans certains cas, lorsqu’elles sont reproduites par des tiers, les résultats sont très différents.

 
 

Seule critique de ce reportage : une occasion manquée pour rappeler plus clairement l'état de la science sur ces questions.

Entre 2011 et 2022, le temps passé sur le web a augmenté de 5h28 par semaine et celui avec des jeux vidéo, de 2h45 chez les 13-19 ans en France.

Si on en croit l'évolution dans d’autres pays, la tendance s’est intensifiée depuis (+11h par semaine en Espagne sur les 3,5 dernières années).

 
 

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Pendant cette même période, le temps dédié à la lecture, à dormir, aux amis, etc. et autres activités corrélées positivement à leur bien-être et leur développement cognitif, psychologique et émotionnel a diminué dans de très fortes proportions presque partout.

Dans les 15 dernières années, la prévalence de l’anxiété, des dépressions ont entre doublé et triplé dans tous les pays pour lesquels on dispose de données fiables.

D’abondantes études ont mis en lien non seulement une corrélation mais aussi un lien de causalité entre l’hyperconnexion et ces phénomènes (reconnu officiellement reconnu par le surgeon general aux États-Unis depuis 2023).

Cela fait une dizaine d’années qu’on dispose aussi d'études montrant également que le “numérique éducatif” marche globalement moins bien en termes d’apprentissage que des supports tels que les manuels, les cahiers ou les stylos.

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