OFF #26 | La newsletter pour reprendre le contrôle

Mars 2025

OFF #26 | ENFERMÉS – les 5 ans du premier confinement

Bonjour,

Un mois de mars comme celui-ci, il y a cinq ans, commençait dans la plupart des pays un des épisodes les plus marquants de notre histoire récente : le premier confinement lié à la pandémie de Covid-19. 

Aujourd’hui, cette parenthèse semble à la fois si lointaine et si proche, mais elle a de toute façon laissé une empreinte sur la majorité des personnes

Une période où, par la force des circonstances, nous nous sommes habitués : 

  • à cliquer au lieu de descendre dans la rue,  

  • à cliquer au lieu d’aller retrouver des amis,  

  • à cliquer au lieu d’aller au cinéma,  

  • à cliquer au lieu de lever la main en classe,  

  • à cliquer pour travailler, acheter, etc. 

D’un point de vue sanitaire, le Covid a coûté officiellement 167.000 vies en France. Mais le climat général et les restrictions diverses a également eu pour résultat une augmentation fulgurante des dépressions, du stress et de l’anxiété, en particulier due à la hausse d’un sentiment de solitude non désirée

Dans quelle mesure peut-on attribuer cette hausse des troubles psychologiques aux confinements, en comparaison avec d’autres facteurs ? 

Ces tendances ont en fait démarré des années plus tôt. Concrètement, au début de la décennie 2010. Et ce dans presque tous les endroits pour lesquelles nous disposons de données.

Prêtons attention à ces statistiques pré-COVID :

En 2019, avant que la pandémie ne commence, un Américain passait en moyenne 4  heures de plus seul par semaine qu’en 2013… Certes en 2020, ce chiffre est passé à 9 heures.

Entre 2010 et 2018, les troubles intellectuels et cognitifs chez les enfants français ont augmenté de 24 %, ceux du psychisme, de 54 %, ceux du langage, de 94 %.

Alors qu’en 2012, 8% des jeunes femmes adultes aux États-Unis souffraient d’anxiété, elles étaient 22% en 2019.

En 2012, 1/8 des adolescents de ce même pays considéraient que la vie n’avait pas de sens. Ils étaient 1/5 en 2019.

Dans les 6 années précédant le Covid, les problèmes d’insomnie en Espagne ont augmenté de 38%. L’anxiété, de 29%.

C’est vrai, plusieurs facteurs ont pu peser sur ce phénomène selon les lieux : anxiété climatique, conséquences de la crise mondiale de 2008, etc. 

Mais ces tendances très analogues sont observables dans des pays très divers – certains souffrant de sérieux problèmes économiques, de salaires bas, d’un taux de chômage élevé, etc. D’autres dont les économies étaient florissantes. 

Alors quel est le facteur qui a le plus impacté, et de façon quasi-uniforme, tous ces lieux ? Sans nul doute : la digitalisation accélérée de nos vies quotidiennes, du travail, des relations, des loisirs, etc. 

Cette concordance n’est pas suffisante d’un point de vue scientifique pour établir un lien de causalité entre les deux phénomènes, bien que de plus en plus d'études y soient déjà parvenus (CyberGuardians, pour citer un exemple). 

Et quand bien même, il existe au minimum un faisceau d’indices graves, précis et concordants qui devrait permettre d’arrêter le suspect qui était au bon moment, au bon endroit, afin qu’il cesse de faire des ravages.  

Le Covid nous a appris que les changements radicaux sont possibles quand il existe une volonté collective suffisante. Dans le cas de la pandémie numérique qui a commencé il y a 15 ans, la réponse est toujours tiède. 

Il est urgent que nous réinventions, aussi bien littéralement que métaphoriquement, le bouton OFF que l’industrie numérique s’est chargée de faire disparaître de nos vies. Mais pour cela, nous devons agir collectivement. Cette nécessaire mobilisation constitue la mission du Mouvement OFF qui est en train de s’intensifier.

Pour aller plus loin, je vous rappelle que mon dernier livre, Reprendre le contrôle, est récemment paru en France. Il est disponible en librairie et sur toutes les plateformes.

Pour plus d’informations : https://www.diegohidalgo.net/reprendre-le-controle/#acheter

Mouvement OFF

Plus que jamais, nous avons besoin d'espaces qui favorisent l'émergence d'un contre-discours et d’une mobilisation. Nous annoncerons bientôt un programme plus ambitieux pour contribuer à cet effort.

Récemment, notre campagne Pour une école OFF a signé une petite victoire en Espagne : la Communauté de Madrid a décrété que les dispositifs numériques individuels seraient éliminés de toutes les écoles primaires. 500.000 enfants cesseront donc d’être hyperconnectés à l’école ainsi que pour faire leurs devoirs.

Merci à Agnès Fabre, présidente d’Éducation numérique raisonnée, qui s’en est fait écho sur France Inter cette semaine !

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Una vez al mes, propongo una reflexión sobre una faceta específica de la digitalización de nuestras existencias y sus consecuencias.

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